La conjugaison au plus-que-parfait de l'indicatif

Utilisation du plus-que-parfait

Le plus-que-parfait est un temps composé du mode indicatif. Il existe également au subjonctif. Le plus-que-parfait permet d'exprimer l'antériorité d'une action par rapport à une action passée (par rapport au passé-composé, passé simple ou imparfait): "il est revenu là où il avait vu ...", "elle avait fini son travail et elle lisait tranquillement". Le plus-que-parfait permet aussi de décrire l'hypothétique: "si j'avais su, je serais resté chez moi".

Construction

Pour obtenir le plus-que-parfait, il faut prendre l'auxiliaire être ou avoir à l'imparfait avec le participe passé du verbe à conjuguer. Le plus-que-parfait se construit donc avec 2 mots: un verbe auxiliaire à l'imparfait de l'indicatif et le participe passé de l'infinitif.
"Le chat avait mangé la souris", "elle avait fini "

Le verbe au participe passé est accordé en genre et en nombre si l'auxiliaire est le verbe être (accord avec le sujet) ou si le complément d'objet direct (COD) est placé avant le verbe (accord avec le COD et cela même avec l'auxiliaire avoir).
Attention: il y a toutefois une exception avec les verbes pronominaux qui, même s'ils se conjuguent à la forme pronominale avec l'auxiliaire "être", s'accordent avec leur complément d'objet direct (COD) avec la même rêgle que s'ils étaient conjugués avec l'auxiliaire "avoir".


Conjugaison des auxiliaires à l'imparfait

Voici la conjugaison des deux auxiliaires avoir et être à l'imparfait de l'indicatif afin de construire le plus-que-parfait.
   
Auxiliaire Avoir
j' avais
tu avais
il / elle avait
nous avions
vous aviez
ils / elles avaient
   
Auxiliaire Être
j' étais
tu étais
il / elle était
nous étions
vous étiez
ils / elles étaient

Accord du participe passé conjugué avec l'auxiliaire "avoir"

Lors d'une conjugaison avec l'auxiliaire "avoir", le participe passé s'accorde normalement avec le complément d'objet direct seulement si celui-ci est placé devant le verbe. Pour retrouver le complément d'objet direct, on peut se poser la question "qui" ou "quoi" après l'action.

Exemple de cas ou le participe passé ne s'accorde pas avec COD:
"Le chat avait mangé la souris". On se pose la question: "le chat avait mangé quoi ?". Réponse : "la souris".
Le COD, qui est donc la souris, est placé après le verbe. Le participe passé "mangé" ne s'accorde donc pas avec le COD.

Exemple de cas ou le participe passé s'accorde avec COD:
"La souris que le chat avait mangée". On se pose la question: "le chat avait mangé quoi ?". Réponse : "la souris".
Le COD, qui est donc la souris, est placé avant le verbe. Le participe passé "mangée" s'accorde avec le COD "souris" (au féminin singulier).

Les verbes intransitifs, impersonnels, n'ayant pas de COD, le participe passé d'un verbe intransitif ou impersonnel sera toujours invariable. Lorsque le COD est un infinitif, ou bien une proposition infinitive, le participe passé reste alors toujours invariable: "Tels sont les propos qu'elle a entendu dire".


Accord du participe passé conjugué avec l'auxiliaire "être"

Avec l'auxiliaire "être" le verbe s'accorde normalement avec son sujet. Le participe passé se comporte comme un adjectif attribut du sujet: "nous étions allés", "elles étaient allées".

 Attention : il y a toutefois une exception avec les verbes pronominaux qui, même s'ils se conjuguent à la forme pronominale avec l'auxiliaire "être", s'accordent avec leur complément d'objet direct (COD) avec la même rêgle que s'ils étaient conjugués avec l'auxiliaire "avoir". Le verbe s'accorde donc avec son complément d'objet direct s'il est placé devant lui dans la phrase.

Exemples d'accord avec le COD:
Avec les verbes pronominaux réfléchis et réciproques, si le COD est le pronom réfléchi ("se") qui renvoie au sujet, il y a accord car le sujet fait l'action sur lui même: "ils s'étaient lavés", "elles s'étaient battues".
Par contre, lorsque le pronom réfléchi ("se") n'est pas le COD, alors le participe passé s'accorde avec son COD seulement si celui-ci est placé devant le verbe dans la phrase: "la somme qu'ils s'étaient partagée était considérable", "les ennuis qu'ils s'étaient attirés".

Exemple de cas ou le participe passé ne s'accorde pas avec COD:
"ils s'étaient attiré des ennuis" ici le COD est situé après le verbe.
Enfin, dernière exception, certains verbes, comme se plaire, se complaire, se déplaire, se rire, se convenir, se nuire, se mentir, s'en vouloir, se ressembler, se sourire, se suffire, se survivre ainsi que leurs dérivés, restent invariables.